Laine d'inox
Recyclage
Grillage
Fragment
Art-Textile
Tulle d'aluminium
Broderie
L'abri
Crochet
Métamorphose
Dans la série "Les grandes mues ouvragées" présentées l’été 2010, le chantier de deux années, j’aborde la thématique de l’animal.

Depuis la préhistoire, l’homme l’utilise dans son art, dans ses rites: il s’agit là pour moi de passer cette étape.
"L’art ne cesse pas d’être hanté par l’animal". "L’art commence peut-être avec l’animal, du moins avec l’animal qui taille un territoire et fait une maison." : Géophilosophie De Deleuze Et Guattari de Manola Antonioli.

L’animal et moi : Il s’agit de le traiter à ma manière : dans la légèreté, le vide, les jeux de transparence/opacité, avec ma technique d’assemblage des textures métalliques : je couds, froisse, crochète, plie, brode, applique, juxtapose, attache, fronce, tisse, incruste, imprime avec mes principaux outils : aiguilles, pinces coupantes, pinces de précision, crochets, pinceaux.

Depuis 2001, je pratique l’exploration du monde subtil de l’ouvrage de fils, de ses codes, de son rythme, j’en tire des fils conducteurs, autant de pistes de travail. Gestion du fil , organisation du fil. Et je dompte la fibre métallique, un défi :La laine d’inox, le tulle d’aluminium, les grillages, le fil de fer. J’ajoute les perles, la peinture. 

J’ai trouvé les mues.
Les mues trouvées, sont souvent éparpillées : des lambeaux, des morceaux. Par-ci par là.
Elles ressemblent à des sculptures, figées, dans l’espace, inanimées.
Elles ressemblent à mes sculptures, dans la légèreté, la transparence : habitacles inhabités. 
Leur textures sont fines et délicates, précieuses.

Tous touchés : j’ai choisi d’étendre le processus de mue à tout le règne animal.
J’ai choisi de développer le travail de la texture  de jongler avec mes trois principaux matériaux, chercher des combinaisons: le jeu des fils en labyrinthe, en torsion, en réseaux, les dessus-dessous, les emmêlés, les pleins et les vides autour de la chose vide.

La mue n’est plus une trace du passé, abandonnée ; elle est un ouvrage en cours, chaque mue, chaque sculpture est vue sous l’angle d’une réalisation textile: dentelle, crochet, napperons plis, rubans, passementerie. Les toisons, les plumages, les écailles une matière première qui sera transformée, organisée. Cérémonie de la nature.
J’aime chercher, dans la vision de l’ouvrage en cours, posé, figé, froissé, dans le contraste figuratif-abstrait : l’abstraction naissant dans le pli, la rupture, la déchirure.

L’animal et moi: Il s’agit de le traiter à ma manière : un art ancré, en réaction, contextuel.

Les mues figées deviennent des cavités, des cavernes, des abris, autant de pistes possibles qui peuvent être une réponse au manque de toit du moment. La sculpture "mue du coquillage" dans sa couleur, le fin tissu évoqué, sa doublure et les cordelettes fait le lien avec le travail "je montre la tente" que je développe parallèlement.
L’abri est ouvert.

Des refuges, conçus sur le mode recyclage, ce qui répond aussi à l’urgence actuelle du traitement des emballages-déchets ; je songe aux anciens containers récemment transformés en logements pour étudiants.
Un recyclage qui passe du désordre à l’ordre par les opérations de couture, broderie, crochet.
Les mues, les morceaux trouvés sont transformées, revisités, réactualisés, elles trouvent une nouvelle fonction.

Les sculptures dans l’espace

Elles vivent dans l’espace tantôt en adéquation avec la nature de l’animal : suspendues (la mue du lézard et du poisson s’est opérée sur le lieu de vie de l’animal) au sol : (la mue de coquillage, la mue de cheval, la mue de lion) tantôt dans l’intention de présenter la mue comme élément précieux et curieux (sur des socles)en pensant aux "curiosités naturelles" d’Albertus Seba, aux ouvrages ornant les maisons(napperons), aux maquettes d’architectures.

 
 
     
"Fonction actualisation du souvenir"
 

 Vidéo (extraits)          Texte de présentation

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EXPOSITIONS:
18 juin - 20 août 2010 Centre culturel Haize Berri OSTABAT (64)
LE BESTIAIRE